Grâce et virtuosité en chirurgie
Dans le numéro du mois d'avril de la revue américaine plastic and reconstructive surgery vol 153 num 4 page 775 se trouve un article très intéressant Intitulé : à propos du style et de la grâce du chirurgien.
C'est un article qui a été écrit par le rédacteur en chef de la revue. Le docteur Kevin Chung.
Il s'agit d'un article intéressant à 3 points de vue.
1) Il prend comme base de comparaison 3 personnages remarquables, athlètes et artistes.
Le premier est le tennisman Roger Federer. Il a dû batailler dur pour acquérir son style et son efficacité jusqu'à sa retraite, en tant que tennisman !
Le 2e est la ballerine Russe du Bolchoï, Olga Smirnova qui ne voulait jamais s'arrêter de se perfectionner.
Le 3e est le pianiste. Daniil Trifonov. Il disait qu'il pouvait travailler 6 à 7h00 par jour, mais toujours en essayant de se renouveler et non pas comme un outil mécanique, pour parvenir à une virtuosité insurpassable.
2) L'auteur de l'article ne précise cependant pas quels sont les chirurgiens parmi ses maîtres ou ses contemporains qui l'ont particulièrement impressionné, concernant leur coordination, leur efficacité et leur élégance opératoire. Néanmoins, son message à ce niveau est qu'il faut travailler dur pour y arriver et que, naturellement, on ne possède pas cette capacité incroyable, assaisonnée d’esprit vif d’imagination créatrice-ce qui fait que tout le monde vous admire au bloc opératoire. Comme on admirait Federer. Ou la danseuse ? Où le musicien exceptionnel ?
3) En tant que chirurgien, on comprend bien cette fascination qu'on peut éprouver envers un maître...Quand son talent manuel est exceptionnel- mais il faut aussi des qualités humaines d’écoute et de créativité !
J'ai connu personnellement. Le professeur Jacques Lataste, virtuose chirurgical en chirurgie digestive qui avait été champion olympiques d'escrime. J'ai aidé le docteur Paul Tessier qui a inventé la chirurgie craniofaciale. Ses gestes étaient d’une efficacité exceptionnelle. J’ai observé avec stupéfaction le professeur Bienaymé opérer des petits enfants, enlevant de graves et redoutables tumeurs du foie, ou de malformations intestinales, comme s’il jouait du violoncelle, à l'intérieur de leurs petits corps.
Aussi, il toujours apparu qu'il fallait réfléchir à ses gestes, Avant de les effectuer. Actuellement, toute cette chirurgie viscérale se transforme du fait de l'utilisation de la chirurgie laparoscopique, c'est-à-dire que le ventre n'est plus ouvert sinon par des petites incisioans ; les manipulations se font à l'aide de robots qui ne tremblent pas. Comment sera ce dans le futur pour pouvoir apprécier encore la grâce des gestes salvateurs et la virtuosité du chirurgien. ?
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