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dimanche 29 mai 2022

Zoom sur les nouvelles tendances en matière de rhinoplastie

 

Zoom sur les nouvelles tendances en matière de rhinoplastie

ZOOM SUR :

Les nouvelles tendances en matière de rhinoplastie

Par le docteur Vladimir Mitz

 

 

Depuis une dizaine d'années de nouvelles approches ont été proposées en matière de rhinoplastie ;

Cela aussi bien dans le domaine des rhinoplastie médicales (c'est-à-dire par injection de produit volumateur tel le remarquable acide hyaluronique) que dans les rhinoplasties chirurgicales.

1) les rhinoplasties médicales modernes

Il existe deux grandes catégories de demande chez les patients :

a)      Ceux qui, jamais opérés, présentent une petite déformation du nez ; cela peut être le cas d'une petite bosse sur le nez, d’une pointe nasale un peu plongeante, d’une petite déviation visible à la surface du nez, ou d’une racine du nez un peu large.

Dans ces cas, une injection parfaitement calibrée d'acide hyaluronique dense et à durée prolongée d'environ 18 mois donnera une solution satisfaisante. Mais il s'agit d'une amélioration temporaire, qu'il faudra répéter régulièrement, ou en cas de grande satisfaction, de prolonger par une opération. C'en est fini des injections terribles de vaseline ou de silicone qui ont donné des catastrophes tout au long du 20e siècle.

b) ceux parmi les patients qui ont été opérés mais qui présentent une insatisfaction avec une rhinoplastie chirurgicale imparfaite à leurs yeux ; ici l'injection d'acide hyaluronique aura la vertu d'une correction facile en cabinet médical ; cela peut suffire aux patients concernés, mais un certain nombre d'entre eux demanderont néanmoins une retouche chirurgicale définitive.

En somme, la rhinoplastie médicale peut servir comme une ébauche transitoire d'un résultat souhaitable ; son caractère facile à obtenir sera une démonstration de ce qu'il faudra réaliser par un geste chirurgical- qui est en lui-même complexe, et peut imposer plusieurs retouches avant l'obtention de la satisfaction finale. On mesure alors combien le geste médical à d'importance, car c'est lui qui détermine l'horizon de ce qu'il faut obtenir.

2) les rhinoplasties chirurgicales qui ont le vent en poupe ;

a) la rhinoplastie avec utilisation de scies piézo-électriques

C'est un chirurgien français (O.Gerbaut) qui a mis au point et publié en 2016 une nouvelle technique de rhinoplastie avec  instrumentation de petites scies électriques qui coupent grâce à la puissance des ultrasons; ces instruments sont dérivés des techniques utilisées en neurochirurgie; cette technique  évite au  chirurgien de manipuler des petits ostéotomes fins frappés par un marteau pour cisailler La Bosse excédentaire, où pratiquer les ostéotomies latérales aux ciseaux à os, qui permettent de rapprocher les os du nez; mais ce faisant, le chauffage de l'os par les ultrasons détruit environ 1 ou 2 mm d’épaisseur osseuse, ce qui peut être un souci dans les 10 ans qui viennent; une faible fraction des chirurgiens plasticiens pratiquant les rhinoplasties à adopté cette méthode.

 

b)      la rhinoplastie avec préservation inventée en 1989 par le chirurgien ORL français Y .Saban et l’américain Rollin Daniel :

Il s'agit d'une technique dont ou le but est d'éviter les grandes ostéotomies ;

Ce concept a été déjà publié au 1898 aux Etats Unis par le docteur Goodale, puis en 1914 par le docteur Loothrop; leurs  résultats ont donné des suites plutôt médiocres dans les années qui ont suivi, et leur technique a été abandonnée; mais il existe en chirurgie esthétique la règle étrange et souvent vérifiée par les faits, d’un cycle d'une dizaine d'années, qui voit les opérations considérées comme non efficaces, être réinventées ou remises à la mode avec des modifications par un autre chirurgien qui va en clamer la supériorité. Il fallut attendre 1946 pour que le chirurgien américain Cottle de l'Illinois, remette cette technique d'enfoncement du nez en profondeur à la mode, pour traiter les bosses nasales plus simplement que la technique de l’allemand Joseph, le père des rhinoplasties en vérité.

À nouveau cette technique de Cottle fut abandonnée pour des résultats non satisfaisants,

Mais en 2018 l'Américano-canadien génial Rollin Daniel remit à la mode ce concept en lui attribuant le nom formidable et très écologique de rhinoplastie de préservation : L'ORL français Y.Saban a contribué à un livre fondamental pour la propagation de cette technique en 2020.

Les techniques les plus modernes de rhinoplasties de préservation ont été récemment exposées et illustrées par le docteur Toriumi qui a publié en mai 2022 dans le journal plastic et reconstructive surgery, (véritable bible des chirurgiens plasticiens) ces méthodes où le chirurgien enlève un petit coin osseux sous la bosse inesthétique; il suffit alors d'enfoncer la bosse en profondeur pour obtenir un nez rectiligne en ayant pratiqué un minimum de gestes agressifs sur les autres structures nasales;

Bien d'autres petits gestes sont possibles au cours de cette intervention, donc il faut encore attendre les preuves de parfaite stabilité dans les 10 ans qui viennent.

Pour ma part je reproche à ces techniques l'impossibilité de réaliser une profiloplastie avec ré inclusion d’une grande bosse excédentaire dans un menton insuffisant. Enfin le parti pris de ne pas rétrécir l'arête nasale reste un inconvénient car il est assez rare de rencontrer un patient avec une petite bosse sur un nez globalement fin, pour lequel il y a juste à râper un peu la bosse...

 

c) la rhinoplastie avec ré inclusion d’os ou de cartilage autologue

Paradoxalement il y a dans le même numéro du journal plastic et reconstructrice surgery un article du docteur texan N.Tanna exerçant à Dallas, qui traite de toutes les possibilités actuellement connues de faire des rhinoplastie d'augmentation pour insuffisance d'arête nasale...

On comprend donc l'importance de bien séparer ces deux concepts, celui où l'on fait un petit geste d'enfoncement d'une bosse nasale, et l'autre où il faut reconstruire ce qui a été enlevé par excès....

Les matériaux dont on peut se servir pour augmenter un nez doivent venir du patient lui-même : Ce peut être de l'os (j’aime bien le prélèvement osseux iliaque, ou une greffe d'une facette cubitale), du cartilage de l'oreille (personnellement j'utilise le scapha plutôt que la conque), ou bien encore une membrane épaisse tel le fascia temporal. On a complètement abandonné le cartilage artificiel ou celui prélevé sur le veau, ou encore celui dé-spécifié d'un autre humain- à cause des risques de transmission de virus.

 

c)       La rhinoplastie orientale

Chez les patients d'origine asiatique, il existe le plus souvent une insuffisance structurelle d'arête ; nos confrères de ces contrées ont l'habitude dans ces cas d'utiliser des implants en silicone en forme de L, qui sont faciles à introduire, mais qui peuvent être rejetés dans 5 à 8 % des cas. D'autres matériaux synthétiques existent, chaque opérateur à sa propre expérience.

 

e) la rhinoplastie ethnique

Il s'agit de patients de couleur qui ont souvent le nez épaté, une racine large, les ailes du nez très écartées, une peau épaisse. Leur demande concerne une apparence plus européenne ce qui implique des opérations relativement complexes : Le chirurgien doit affiner le nez en réalisant des ostéotomies latérales, rajouter une structure d'arête (au mieux en prélevant un greffon osseux), rétrécir les ailes du nez en les réenroulant grâce à une cicatrice cachée à l'intérieur des narines. Le plus difficile est d'affiner la peau du nez car on risque de l'abîmer de façon définitive. Néanmoins un affinement de la pointe du nez reste possible en insérant un petit piquet de cartilage pour projeter la pointe, technique que nous appelons" un étai columellaire".

 

 

👉 1 an avant la rhinoplastie

👉1 année après l'intervention

📷Crédit photos:
Dr Vladimir Mitz

Conclusion

Ces nouvelles techniques de rhinoplastie parvenues dans les blocs opératoires n’ont pas encore fait toutes leurs preuves en matière de durabilité dans le temps.

Si l'on pense que la rhinoplastie traditionnelle existe depuis une centaine d'années, inventée par l'américain ROE et par le Berlinois JACQUES JOSDEPH, il faut bien se rendre compte que les inconvénients de cette technique ont mis des dizaines d'années avant d'être surmontées, et que les solutions de chirurgie de retouche des nez ratés par ces techniques occupent des livres entiers de recettes opératoires, regroupées en tant que chirurgie secondaire du nez.

Il est donc encore un peu tôt pour affirmer la supériorité des techniques avec piézoélectricité ou celles qui sont appelées rhinoplastie de préservation.

Le conseil est donc pour les patients, même s'ils veulent un petit geste chirurgical comme par exemple enlever une petite bosse sur le nez, et rien que cela, de faire confiance à un chirurgien d'expérience quelle que soit la technique qu'il va vous proposer: En effet il faut minimum un recul de 10 ans avec l'utilisation d'une technique donnée pour pouvoir affirmer une stabilité de résultat de 95 %; il semble que quelle que soit la technique qui vous sera proposée, un taux de retouche de 5 % demeure inaltérable, à cause des phénomènes non contrôlés de cicatrisation osseuse et fibreuse sous-cutanée.

Il faut voir dans ces nouvelles techniques de rhinoplastie une tentative de faire des gestes chirurgicaux moins invasifs pour répondre à la demande du public : Celui-ci souhaite de plus en plus des gestes chirurgicaux simples, pratiques et si possible en ambulatoire, avec  des coûts financiers plus que modérés.

mardi 31 août 2021

Nez qui s'épaissit avec l'âge!

 il est fascinant d'observer comment le nez de l'homme parait s'épaissir avec les années, ce que nous constatons souvent sur nous mêmes!

cette séquence axée sur le beau visage de Richard Gere le démontre fort bien!
pourquoi cet épaississement?
probablement par l'acroissement du volume des glandes sébacées et une couche de tissu gras au dessus du SMAS nasal...mais peu de travaux scientifiques à ce niveau....
Un désépaissement chirurgical n'est pas inenvisageable, car c'est ce que nous faisons déjà dans les cas extrêmes de rhinophyma, sorte d'épaississement quasi tumoral du nez chez certaines persaonnes qui en sont atteintes pour leur grand désespoir: mais nous les traitons avec succès!




samedi 10 juillet 2021

les risques de la cicatrisation chez les patients à peau noire

 

JEUDI 8 JUILLET 2021

Quid de la chirurgie esthétique sur les peaux noires?


Les spécificités chirurgicales de la peau des patients d'origine africaine.
Le Dr Vladimir Mitz, chirurgien plasticien à Paris, fait le point pour Mine d'Infos.

Les téguments des patients d'origine africaine ou apparentés ont comme particularités :

- une plus grande épaisseur de l'épiderme et du derme
- la présence de mélanocytes qui sont les cellules colorées
- une réactivité particulière au microtraumatisme, qui peut engendrer des cicatrices hypertrophiques voire chéloïdiennes ;
Aussi le chirurgien esthétique qui doit intervenir chez un patient d'origine africaine doit avertir celui-ci des risques cicatriciels potentiels, qui ont de plus un caractère génétique et familial.

De nouvelles normes particulières de beauté

Il existe des Tendances esthétiques singulières chez les patients d'origine africaine :

- un nez  d'apparence plus européenne est une demande pas très fréquente mais néanmoins prégnante chez certains patients qui souffrent d'un nez à la racine aplatie, et aux narines épatées; évidemment tous les individus ayant ce morphotype ne se précipitent pas vers ces opérations…; la réparation d'un nez ethnique  repose sur la mise en place d'un greffon silicone ou osseux qui permet de refaire l'arête et de projeter la pointe nasale; des ostéotomies des os propres sont souvent nécessaires pour affiner le nez de face; il faut de plus faire une résection à la base des ailes du nez, pour les réenrouler, et éviter les ailes flottantes au pied de la pyramide nasale.

- une augmentation d’un menton en retrait(profiloplastie) peut être indiquée chez certains patients qui présentent une insuffisance de la projection du menton ; l'amélioration du profil se fait alors par une génioplastie d'apposition, c'est-à-dire une augmentation de la pointe du menton par la mise en place d'un implant mentonnier en silicone, au travers d'une incision dans le sillon gingival inférieur ; ceci pour éviter toute cicatrice cutanée sous le menton.

- une poitrine moins tombante et plus projetée surtout après plusieurs grossesses ; en effet de façon génétique malheureuse, certaines patientes présentent une poitrine qui se vide à la suite des allaitements,
Il s'associe souvent chez ces patientes une ptôse mammaire, avec des seins très tombants qu'il convient de remodeler par une plastie mammaire avec des cicatrices, ou dans certains cas par la mise en place d'un implant mammaire que j’introduis par la voie axillaire pour éviter les cicatrices visibles.
Il y a aussi une possibilité de pratiquer des lipofilling mammaires, en complément des implants, ou de façon isolée mais il faudra deux ou trois séances pour parvenir à augmenter la poitrine de plus d'un bonnet.


Photos avant après plastie mammaire avec cicatrices chéloidiennes

- une augmentation des fesses est actuellement une exigence assez fréquente chez les patientes de couleur, initiée par la mode brésilienne ;au Brésil, en Colombie, au Mexique, ce type d'opération fait fureur ; il existe deux possibilités qui peuvent être associés pour augmenter les fesses:
*Soit la mise en place d’implants fessiers spécifiques en silicone gel assez ferme, introduits par une incision placée dans le pli inter-fessier supérieur,
*soit des lipofillings de grande quantité de graisse prélevée sur la patiente elle-même ; la zone donneuse est variable, ventre, pneus thoraciques, cuisses, genoux, mollets. Malgré les progrès de la technique du lipofilling, il est difficile de prévoir combien de tissu graisseux restera vivant après 4 mois, l'idéal étant au moins 50% de survie ;il faudra donc recommencer une ou deux fois les sessions de lipofilling pour obtenir le résultat maximal.

- les cicatrices chéloïdes:
 Il s'agit du problème le plus difficile à résoudre; la cicatrisation chéloïdienne n'est pas propre au patient de race noire; européens, asiatiques, peuvent aussi cicatriser de cette façon; il s'agit de cicatrice en relief, foncée et exubérante qui  persiste et augmente après une  année d'évolution; la cicatrice fine des premiers jours évolue progressivement pour devenir hypertrophique; elle ne disparaît pas après un an, bien au contraire; la cicatrice s'épaissit, se boursouffle, démange et dérange.
Il n'y a que deux traitements efficaces :
* Soit des injections de produits cortisonés retard dans la cicatrice, qui parviennent au prix de plusieurs séances, à aplatir ces cicatrices bourgeonnantes ; mais il faut parfois recommencer plusieurs fois ;
* soit des séances de radiothérapie ciblée, pratiquées par des radiothérapeutes compétents qui sauront doser correctement l'intensité des rayons, et limiter les zones d'irradiation pour ne pas affecter les tissus sains.
* d'autres traitements sont en cours d'exploration, telle la cryothérapie intra chéloïdienne.

- la demande de blanchiment de la peau est actuellement difficile à exaucer, car le traitement autrefois efficace à base d'hydroquinone est actuellement interdit, du fait que cette molécule un pouvoir cancérigène à haute dose. Heureusement ces demandes sont plutôt rares et occasionnelles…

En conclusion, la peau noire a des spécificités particulières, qui impose une information circonstanciée aux patients qui souhaitent une opération avec cicatrices ; heureusement ce n'est pas le fait de tous les patients de couleur, mais tout chirurgien esthétique a en tête le risque chéloïdien quand il s'agit d'opérer ce type de patient.

Propos recueillis auprès du Dr Vladimir Mitz par Nora Ansell-Salles

  📚 Bibliographie 
  • Chirurgie Esthétique, Éditions du Cygne, 2006 (ISBN 978-2849240175)
  • Les liftings, Ellipses Marketing, 2004 (ISBN 978-2729818784)
  • Art-Thérapie, avec Marie-Claude Joulia, Éditions L'Harmattan 2003 (ISBN 978-2747546003)
  • La chirurgie esthétique, Éditions Flammarion, coll. « Dominos », 1995 (ISBN 9782729869809

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