lundi 24 mai 2021

Le lifting frontal endoscopique (ou non!) peut pallier aux échecs du Botox!

 



Rides du front résistantes au botox : Que faire ?

 

Une bonne solution alternative est la réalisation d'un lifting frontal endoscopique ;

J'ai personnellement simplifié la technique, en m'apercevant qu'avec un peu d'expérience on peut éviter l'endoscopie pour affaiblir les muscles frontaux (créant les rides horizontales) et corrugateurs (responsables des rides du lion), par des gestes ciblés au travers de trois petites cicatrices dans les cheveux.

 

Quelle est la technique ?

 

Elle impose une anesthésie générale dans une salle d'opération stérile ; mais le séjour est en ambulatoire, donc vous pouvez sortir le soir même.

Une incision médiane et 2 incisions latérales dans les cheveux permettent d'aborder en sous-périosté les muscles responsables des rides qui vous déparent ; un ruginage extensif (dissection appuyée) permet d'affaiblir les muscles incriminés sans les détruire totalement ; cette action entraîne leur paralysie sans créer de creux inesthétiques, comme le ferait leur ablation totale.

Les points d'entrée sont refermés avec du fil résorbable.

 

Quels sont les résultats de ce lifting frontal a minima ?

 

Ils sont bons et très bons dans 80 % des cas dans mon expérience : Après une phase de gonflement qui dure une semaine à 10 jours, le front redevient lisse ; je laisse personnellement une activité musculaire au-dessus des sourcils, pour ne pas entraîner un front totalement figé paralytique, et préserver un minimum expression tel l'étonnement ou la colère ;

Dans 20% des cas j'ai observé une insuffisance partielle de résultat ou une récidive de l'apparition des rides après un an, obligeant à compléter l'opération par des injections de botox ; les patientes en effet ont préféré ne pas subir une seconde opération pour des raisons financières.

Dans les bons cas l'opération a donné un résultat stable pendant au moins 10 ans. La cicatrisation du muscle frontal a pu redonner l'apparition de rides, mais dans une intensité nettement moindre à celle d'origine.

 

Quelles sont les complications ?

 

Un œdème avec des hématomes peut durer une quinzaine de jours ; les douleurs sont minimes et très acceptables ; une asymétrie peut apparaître si l'opération n'a pas été menée judicieusement ;

C'est surtout la récidive rapide des rides qui peut survenir chez les patientes aux muscles très épais : L’opérateur devra donc s'assurer qu'il a bien affaibli les muscles pendant l'opération.

 

En conclusion le lifting frontal par endoscopie, ou simplement par ruginage étendu, permet aux patientes résistantes au botox ou pour celles qui n'en veulent pas, de bénéficier d'un lissage de leur front au niveau des rides horizontales ou de leurs rides du lion.

 

 

mardi 27 avril 2021

ACTUALITES EN CHIRURGIE ESTHETIQUE, interview par NORA SALLES

 Avant propos

Le Docteur Vladimir Mitz, chirurgien connu et reconnu sur la place de Paris, auteur de nombreux ouvrages sur la chirurgie esthétique et réparatrice, nous livre son regard sur l'évolution des techniques, les nouvelles attentes des patients, l'impact de la crise sanitaire... et nous parle de sa passion pour l'Art.



Bonjour Dr Vladimir Mitz, pouvez-vous nous brosser votre auto portrait ?
Je suis un chirurgien expérimenté qui a exercé longtemps en milieu hospitalier public, en chirurgie plastique réparatrice et esthétique, en microbiologie et chirurgie de la main.
Je suis de pure formation française en matière de chirurgie réparatrice, par contre j'ai appris la chirurgie esthétique aux États-Unis après ma période d’activité (4années !) de chef de clinique des hôpitaux de Paris.


Où exercez-vous votre art aujourd'hui ?

Aujourd'hui j'exerce en privé, mon cabinet est situé dans le Quartier Latin de Paris 75006; j'opère à la clinique du Louvre, ce qui me permet de traverser le pont des Arts au-dessus de la Seine : Cet itinéraire est très agréable, et me permet de réfléchir à chaque cas que je vais opérer avec calme et sérénité.


Quel regard portez-vous sur l'évolution de la chirurgie esthétique ?

La chirurgie esthétique a considérablement évolué ces 20 dernières années :
D’une part les techniques opératoires ont progressé vers moins de cicatrices et plus de sécurité avec les implants;
D’autre part les relations avec les patients potentiels ont pris une étrange tournure du fait du développement d’Internet qui impose ses lois de notoriété, et de la pression judiciaire à laquelle nous sommes soumis : tout aléa post-opératoire peut déboucher sur une plainte pour faute professionnelle... C'est donc à chaque fois sur la notion de bénéfice risque que nous devons insister pour chaque patient, lui qui a droit à une information orale et écrite qu'il n'assimile pas toujours. En cela les informations que nous donnons grâce à nos sites internet représentent un élément formateur mais exigent de notre part une constante mise à jour, et des efforts financiers non négligeables.


Pour rester sur le regard, pouvez-vous nous parler de la chirurgie de l'oeil  (paupières & cernes)

Je voudrais illustrer ces propos en prenant le cas particulier du vieillissement de la région du regard, l'apparition de cernes foncés à la paupière inférieure, et à l'exagération de la vallée des larmes, sorte de coulée qui s'approfondit depuis l'angle de l’œil jusqu'à la pommette :
Il existe deux tendances thérapeutiques complémentaires :
- d'une part la médecine esthétique qui permet par injection d'acide hyaluronique (un gel résorbable en 6 à 18 mois, plus ou moins dense , en fonction du fabricant et de ses produits) de  combler les creux en pratiquant l’injection en profondeur; mais  ce traitement a aussi des inconvénients: Remontée du gel en surface sous la peau donnant une coloration violacée; et puis quelques cas dramatiques ont été signalés comme une perte de la vision par injection involontaire dans un vaisseau sanguin local.
  Une autre situation déplaisante est l'existence d'une coloration très foncée autour des yeux, qui est d'origine plutôt génétique, et pour laquelle l'application de pommades dépigmentantes pourra apporter une solution ;
- d'autre part la chirurgie esthétique qui consiste à retendre la paupière inférieure, au travers d'une incision invisible sous les cils, en redrapant le muscle orbiculaire inférieur, et en enlevant les poches graisseuses responsables de l'aspect "poché" du regard; mais cette opération, appelée "blépharoplastie inférieure", si elle est mal faite peut entraîner un ectropion, qui est une éversion du bord libre de la paupière, donnant un regard catastrophique, qui s'arrange heureusement spontanément en général au bout de 2 à 3 mois.
On comprend facilement que la difficulté est de choisir quelle est la bonne méthode a conseiller dans chaque cas particulier : C'est là où l'expérience du chirurgien et du médecin est primordiale, mais toujours en respectant les désirs du patient dûment informé par les documents fournis, éventuellement par des vidéos de résultats avant-après !


Quelles sont les nouveautés en  chirurgie esthétique et réparatrice ?

Notre spécialité évolue en permanence, ceci grâce à des travaux scientifiques et des innovations apportées par des auteurs qui ne sont pas seulement des adeptes de technologie de pointe (comme les lasers, ultra fréquence, où la lumière pulsée), mais aussi des savants anatomistes qui sont capables de mieux comprendre les mécanismes intimes du vieillissement cutané architectural de la face et du corps (scanners 3D à différents âges de la vie).
La technique qui a le vent en poupe en ce moment est celle du LIPOFILLING : Il s'agit d'augmenter les volumes corporels par la greffe de sa propre graisse prise ailleurs ; on peut aussi refaire un sein après cancer sans implanter de prothèse mammaire, augmenter le volume d'un sein chez une jeune fille en prélevant la graisse au niveau de sa culotte de cheval, à condition qu'elle ait des réserves...  Il faudra en général s'y reprendre à deux ou trois fois, car seulement 30 % des cellules graisseuses greffées survivent par séance.
On choisit des toutes petites cellules graisseuses pour corriger les sillons nasogéniens, augmenter discrètement les lèvres, ou rajeunir des mains à la peau trop fine.
LES OPERATIONS POST BARIATRIQUES sont aussi devenues très fréquentes: Il s'agit de la correction des déformations de la silhouette après amaigrissement massif, lui-même consécutif à des opérations de type court-circuit digestif; du fait du nombre important de patients qui subissent cette opération lourde, il existe environ 20 % de patients présentant des surplus cutanés qu'il va falloir "retailler", parfois par des opérations longues complexes et combinées telle le body lift, où l'on découpe une bande de peau tout autour du corps, retournant le patient sur la table d'opération!
Enfin il existe des Tendances plus originales, liées à des normes raciales spécifiques, telle les demandes d'augmentation des fesses par implants siliconés spéciaux ou par lipofillings, voire une association des 2 méthodes. Un autre domaine en vogue concerne les "rhinoplasties ethniques" dont il y aurait beaucoup à dire.


Point d'actualité...

De quelle manière le coronavirus a-il impacté votre exercice 

L'irruption de la covid
La pandémie a provoqué deux phénomènes contradictoires :
   - une diminution de la demande opératoire en clinique ou à l'hôpital à cause du confinement, de la priorisation des patients qui a fait reculer la prise en charge de la chirurgie réparatrice et esthétique non urgente ;
   - d'autre part une augmentation d'environ 20 % de la demande en médecine esthétique qui a été rapportée dans quelques enquêtes internationales, à cause de l'effet zoom et du regard sur soi-même par le biais du traitre ordinateur- qui ne nous fait aucun cadeau sur notre apparence, avec ces lumières électriques verticalisées !
Personnellement je n'ai pas constaté dans ma clientèle une augmentation de la demande, mais une diminution de mon activité de près de 40 %!


Avez-vous constaté des changements de comportements chez vos patients: report de RDV etc.

Une planification plus
difficile et aléatoire
Les activités de consultation et de planification des opérations ont été rendues difficiles, car la restriction de déplacement a rendu incertain  l'accès au médecin malgré les autorisations requises et envoyées par mail; par ailleurs les cas avérés et soudains de covid ont entraîné l'annulation d'opérations programmées, sans omettre  le fait que certains patients n'ont pas pu réaliser de test PCR en temps et en heure pour subir leurs opérations prévues.
Une désorganisation évidente, mais qui n'est préjudiciable que dans le cadre de la chirurgie réparatrice après cancer, ou pour retirer les tumeurs cutanées ou profondes.


Quelles sont les interventions les plus demandées durant cette période de crise sanitaire ?

Le port du masque a décomplexé certains patients :
Ils ont souhaité faire une opération de rhinoplastie, ou des opérations des paupières, voire un lifting de rajeunissement pendant la période de confinement, ce qui leur permettait d'éviter le regard narquois de ceux avec lesquels ils ont l'habitude de travailler... Mais ils n'ont pas été si nombreux que cela dans ma pratique. C'est la démonstration que la vie normale en société ouverte est vraiment le moteur principal du regard critique sur soi.
Dans ma pratique personnelle
Les opérations les plus fréquentes ont été dans l’ordre :
a) les rhinoplasties, primaire ou secondaire
b) les changements de prothèse mammaire, à cause d'implants devenus défectueux après plus de 15 ou 20 ans, ce qui générait une angoisse et un sentiment d’urgence ;
c) les opérations esthétiques du visage, à type de blépharoplastie ou microlift (qui est un lifting cervico-facial léger pouvant se faire en ambulatoire)
c) des liposuccions pour des motifs variés : Gynécomastie (présence de seins saillants chez l'homme), petit bedon féminin, liposuccion de la moitié inférieure du corps, etc.
d) l'ablation de tumeurs cutanées ou sous-cutanées.
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Et l’Art dans tout cela ?

Avec l'expérience qui est la mienne, je fais une grande différence entre la pratique de mon métier chirurgical, qui est essentiellement une technique faite de gestes précis, et dont la base est un choix judicieux de quelle opération pratiquer pour chaque cas individuel, ce que nous appelons l'indication opératoire.
Tout cela est totalement opposé à l'art en tant que tel, l’art qui est un exercice d'imagination et de fantaisie: la pierre sculptée ne saigne pas, la feuille de papier raturée ne nous fera aucun procès; mais l'art est une partie nécessaire à mon oxygène de vivre, et je perpétue donc mon intérêt pour la visite des galeries, et la pratique du dessin, de la sculpture et de mon amour pour la musique, que l'on peut retrouver sur mes chaines vimeo, YouTube, et Dailymotion quand on y recherche mon nom, au même titre que j'y insère des informations sur la chirurgie plastique réparatrice et esthétique, domaines dont je ne peux me passer de l'exercice...

Propos recueillis par Nora Ansell-Salles


 📚 Bibliographie 
  • Chirurgie Esthétique, Éditions du Cygne, 2006 (ISBN 978-2849240175)
  • Les liftings, Ellipses Marketing, 2004 (ISBN 978-2729818784)
  • Art-Thérapie, avec Marie-Claude Joulia, Éditions L'Harmattan 2003 (ISBN 978-2747546003)
  • La chirurgie esthétique, Éditions Flammarion, coll. « Dominos », 1995 (ISBN 9782729869809

lundi 5 avril 2021

la rhinoplastie a un rôle fonctionnel(améliorer la respiration par le nez) en plus de l'esthétique

scanner des fosses nasales montrant une obstruction de la voie aérienne à votre droite

 

Le rôle de la rhinoplastie n'est pas seulement d'améliorer l'esthétique du nez mais aussi de préserver ou de; réparer le passage aérien au travers des fosses nasales;

 

Diagnostic

Il est parfois évident à la vue  qu'il existe une déviation nasale congénitale ou post-traumatique; mais pour mieux visualiser les voies aériennes il est très utile de pratiquer un scanner en agrandissement qui va permettre de mieux juger du passage aérien(coloré en noir absolu) et des synéchies de la muqueuse avec les cornets(en grisé pour la muqueuse); les structures osseuses apparaissent en blanc;

 

L'examen clinique:

Il est fondamental aussi bien pour évaluer l'aspect esthétique insatisfaisant, que par la pratique de la  manœuvre d'inspiration-expiration, afin de reconnaître un blocage du souffle aérien d'un côté ou de l'autre du nez;

 

Les gestes chirurgicaux:

Ils sont pratiqués sous anesthésie générale en milieu hospitalier ou clinique de sécurité;

Le principe est de rectifier et de rétablir plus droite une cloison qui ne va plus coller aux parois latérales du nez, de repousser parfois les cornets qui viennent encombrer les fosses nasales: Ces manœuvres peuvent être  parfois complexes, avec une nécessité de ressortir la cloison pour la travailler sur la table d'opération, puis de la réintroduire quand elle est aplanie;

Le geste esthétique portera sur toutes les structures qui sont concernées afin de donner aux patients l'apparence prévue sur les planifications photos avant l'opération, en sachant qu'une  mauvaise cicatrisation peut décevoir l'évolution à moyen terme: Il faudra alors envisager une retouche dont l'incidence représente environ 5 % des cas quelle que soit la qualité du chirurgien concerné.

 

Le cas particulier des rhinoplasties post-traumatiques:

Lorsqu'il existe une perte de substance osseuse au niveau du nez, appelée encore ensellure nasale, une chirurgie réparatrice va imposer d'apporter des tissus réparateurs; ceux-ci peuvent provenir de 3 origines:

1 une greffe osseuse prise sur la crête iliaque, sur la côte, sur le crâne ou comme je l'affectionne au niveau du cubitus: On trouve en effet une crête qui redonne un très joli nez fin, et si besoin une partie plate pour refaire les os propres.

2 une greffe cartilagineuse prise sur la cloison nasale en profondeur ou au niveau de l'oreille, où j'aime utiliser le scapha , bien préférable à mon avis à la conque trop cupuliforme; 

3 un implant de silicone en L de type Shirakabe  ou taillé expressément dans un bloc de silicone stérile; 

Grâce à ces manœuvres de réparation, il est possible de reconstituer une arrête nasale très satisfaisante, stable à long terme.

samedi 27 février 2021

les petites complications après prothèses mammaires: plis, cornes,valse des implants

 regardez la vidéo:  https://youtu.be/llGnAvoToLs


les complications des prothèses mammaires actuelles sont peu fréquentes: néanmoins de petits soucis peuvent surbvenir à terme, ce qui peut imposer une réintervention toujours problématique; Cette vidéo vous explique les différents problèmes rencontrés!

samedi 19 décembre 2020

AUGMENTATION MAMMAIRE :Y A T IL du nouveau?

 

Augmentation mammaire : Y a-t-il du nouveau ?



Augmentation mammaire : Y a-t-il dunouveau ?

Il y a effectivement du nouveau! Un article de journal américain plastique et reconstructrice surgery du 2 novembre 2020 écrit par une double équipe de Dallas au Texas et de Loma Linda en Californie, sous la direction de Rod Rohrich envisage un sujet qui a été très peu abordé en matière d’augmentation mammaire par implants : il s’agit de l’évolution à long terme des patients qui ont subi l’ablation de leur implant pour une raison ou pour une autre ;

Actuellement plusieurs millions de patientes portent des implants mammaires en silicone, dont la technologie varie en fonction de différents pays et continents ; le résultat en est favorable ou très favorable dans 97% des cas.

La France est très bien placée dans cette course aux implants car il existe au moins 5 fabricants ou  producteurs dont certains remontent aux années 1970, sous l’impulsion du docteur Arion, dont l’inventivité extrême est passée des implants gonflables remplis de sérum physiologique, jusqu’aux prothèses modernes en silicone gélifiée, dans une poche elle-même constitué d’un silicone souple mais résistant et multicouches; il est aussi l’inventeur des prothèses en hydrogel qui sont actuellement beaucoup moins utilisées.

Après plusieurs scandales sanitaires liés à l’implantation de prothèses dont  l’intérieur était trop huileux, puis le scandale des prothèses PIP dans certaines était constituées par du silicone industriel et non pas médical, la situation s’est assainie: Aujourd’hui les prothèses utilisées sont fiables résistantes et entraînent peu de coques, qui est la réaction fibreuse trop dure, sorte de cicatrice autour de la prothèse, transformant la forme de celle-ci, au départ  hémisphérique, en une boule dure visible et palpable, très facile à repérer.

Le lymphome anaplasique à grandes cellules est une pathologie cancéreuse qui peut démarrer dans la coque autour d’une prothèse dont la paroi est chevelue, ce qui a conduit les autorités sanitaires à préconiser des prothèses à paroi lisse ou Micro texturée.

Le risque de cancérisation autour d’une prothèse mammaire est très faible, inférieur à 1cas sur 50000 ; le diagnostic rapide de cette lésion permet l’ablation de la prothèse et de la coque génératrice, ce qui conduit à la guérison dans la plupart du cas ;

Mais le grand intérêt de l’article mentionné est qu’il envisage le devenir de ces patientes nombreuses qui doivent subir l’explantation de leurs prothèses mammaires, pour une raison ou pour une autre, et parfois après 25 ou 30 ans de satisfaction;la majorité des patientes opérées avoue avoir beaucoup bénéficié sur le plan personnel de la modification de leur silhouette, et redoutent d’avoir à enlever ou changer des prothèses qui progressivement font partie d’elle-même, parfaitement intégrées à leur schéma corporel modifié;

Plusieurs scénarios sont alors possibles après explantation des implants: Car il n’est pas toujours nécessaire d’implanter une nouvelle prothèse, du fait de  de l’invention des techniques du lipofilling, ou bien parce que le corps de la patiente a changé, qu’elle a pris du poids, ou bien qu’elle ne désire plus avoir une poitrine augmentée;


1) le simple changement d’implant mammaire est le scénario le plus fréquent ; si les prothèses étaient rétro musculaires, la tendance est de les mettre en pré musculaire pour éviter la valse des prothèses, que les muscles pectoraux ont tendance à déplacer en haut et en dehors ! je suis partisan de cette approche depuis plus de 20 ans.

Ma voie d’abord ou incision préférée reste la voie axillaire mais que les auteurs de l’article descendent en flèche car ils ne la connaissent pas bien, et qu’elle est difficile sur le plan technique.

Il faut encore déterminer si on met une prothèse un peu plus grosse ou plus petite ; cela se fera bien sûr après une discussion approfondie avec la patiente demandeuse ; la tendance est actuellement à mettre de plus en plus des prothèses en gel de silicone plutôt que remplies de sérum physiologique, mais c’est dernier procédé conserve des prescripteurs acharnés.

 

2) le deuxième scénario le plus fréquent est l’utilisation de lipofilling ou greffe de sa propre graisse ; encore faut-il qu’il se trouve un volume suffisant de graisse à prélever ; entre 300 et 500 grammes seront nécessaires pour regalber les nouveaux seins ; cela impose parfois de prélever des cellules graisseuses au niveau du ventre, de la culotte de cheval, des fesses, voire de l’intérieur des cuisses ou des genoux ;

Chaque séance de lipofilling permet d’augmenter le volume mammaire d’un demi bonnet ; c’est donc bien différent de l’implantation d’une prothèse mammaire qui permet de gagner 2 ou 3 tailles de soutien-gorge en une seule opération ! Mais certaines patientes extrêmement écologistes préfèrent plusieurs séances de lipofilling, qui il est vrai donne finalement de très jolis résultats avec très peu de complications : En tout cas le lipofilling ne génère aucun risque cancérigène, cela est bien documenté dans la littérature mondiale. 

Certains collègues utilisent à la fois une prothèse mammaire pour beaucoup augmenter le volume et un peu de lipofilling en périphérie pour obtenir un résultat encore plus naturel chez des patientes osseuses ou très musculaires, celles quiont très peu de graisse sous-cutanée ; on parle alors d’augmentation hybride ou composite ; cette option a été notamment défendue en France par le docteur Éric Auclair.

 

3) le troisième scénario est que l’ablation des prothèses mammaires anciennes est suivie par une ptose mammaire, c’est-à-dire que la poitrine est devenue très tombante, ce qui complexe évidemment la patiente au plus haut point…

On a alors le choix d’une chirurgie esthétique à type de mastopexie, que l’on réalise soit par une cicatrice autour de l’aréole (technique de Benelli) dans les cas de ptose très légère inférieure à 4 cm, ou en associant une cicatrice verticale, comme dans l’opération “queue de poisson” que je pratique depuis fort longtemps, remarquablement utile lorsque la ptôse mammaire est importante.

 

4) un autre scénario est l’apparition d’une hypertrophie mammaire : elle survient quand la patiente a pris beaucoup de poids et qu’elle a même constaté l’apparition paradoxale d’une hypertrophie mammaire surprenante ; la seule solution dans ce cas est de faire une réduction mammaire, complétée parfois par une liposuction de la composante graisseuse développée dans le sein.



 

En conclusion, ce n’est pas tout que de se faire implanter des prothèses mammaires, pour une patiente désireuse d’augmenter le volume de sa poitrine: Il faut aussi réfléchir à son avenir; les prothèses de dernière génération vont durer entre 15 et 25 ans, il faudra bien les changer ou les enlever à un moment donné ou à un autre; il est fondamental de s’entourer de grandes précautions au moment de la mise en place des prothèses en choisissant un chirurgien chevronné, afin d’obtenir le plus joli résultat possible; mais il faut aussi penser d’emblée à ce qu’il va se passer dans 15 ou 20 ans, lorsqu’il faudra retirer ces prothèses et les remplacer; pour le moment on a rien trouvé de mieux sur le plan technologique que les implants siliconés pour augmenter les seins  de deux ou trois tailles par un seul geste opératoire; de nouveaux concepts sont à l’étude, comme ceux de mélanger les prothèses en gel de silicone avec d’autres substances stabilisantes, ou de rendre les prothèses plus légères;

Si le lipofilling à amené un grand renouveau dans la chirurgie d’augmentation mammaire, il ne résume pas à lui tout seul la perspective d’un super résultat stable dans le temps, et exempt de toute complication ; à mon avis la filière silicone a encore un grand avenir potentiel.

Mais il faut aussi utiliser les techniques en pointe telles le lipofilling en complément, ou parfois de façon isolée en 2 ou 3 sessions si la patiente souhaite une augmentation mammaire modérée, limitée à 1 bonnet ou 1bonnet et demi d’accroissement, très naturel il est vrai.

Grâce et virtuosité en chirurgie

  Grâce et virtuosité en chirurgie   Dans le numéro du mois d'avril de la revue américaine plastic and reconstructive surgery vol 153...

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