Le congrès de l’Imcas 2023 a connu un grand
succès à Paris : Pas loin de 15000 personnes médecins, chirurgiens personnels
soignants, esthéticiennes, etc. sont venus participer à des colloques et à des
démonstrations pratiques.
La partie chirurgicale a été à la hauteur puisqu’un
amphithéâtre entier a été dédié chaque jour à des présentations chirurgicales
de haute tenue. J'ai personnellement été très intéressé par des sessions sur le
rajeunissement facial et l'évolution des prothèses mammaires ; j'ai même été chairman
de deux sessions, l'une sur une approche nouvelle des liftings sous le
Smas(Système musculo-aponévrotique superficiel de la face) que les pratiquants
appellent le lifting profond: le Deep plane face lift.
1) les
nouveaux liftings Au niveau du visage ;
J'ai été très fier de voir qu'il y a un retour
à exploiter la structure Smas (Système Musculo-Aponévrotique Superficiel de la
face) que j'ai décrite en 1974 avec une équipe du professeur Tessier. Les
chirurgiens ont considéré qu'il était intéressant de passer sous cette
structure en profondeur pour pouvoir corriger
les Bajoues et retendre les plis au niveau du cou. Les résultats
présentés furent spectaculaires ; des opérations en direct ont été commentées
avec précision après que les pratiquants aient été filmés dans leur pays respectifs
; ils ont démontré leur opération à froid sur des sujets anatomiques préparés
en France et filmés avec une qualité remarquable par les organisateurs du
Congrès. Les commentaires et le maître d'œuvre de chaque session est le docteur
Sébastien Garson qui a fait un remarquable travail de préparation et
d'exécution. Jamais on n’a vu ce type de double présentation à la fois
anatomique et au bloc opératoire pour mieux comprendre la pensée et le geste
des chirurgiens !
Le résultat de ce lifting ”deep plane” est
spectaculaire car à la fois il donne un résultat naturel et il permet de
corriger les Bajoues et le cou distendu ou avachi.
2) la
correction parfaite du cou distendu
Elle a été démontrée dans une autre session :
Les promoteurs d'une chirurgie maximale ont expliqué et démontré qu’il leur
paraissait nécessaire d'enlever les glandes sous maxillaires protubérantes et
rapprocher les muscles peauciers du cou et digastrique, comme on rapproche les
muscles grands droits dans les plasties abdominales. Les résultats montrés au
bout de trois semaines étaient convaincants.
3)ma
position personnelle
Après ces deux sessions, j'ai été enchanté de
voir que les techniques qui étaient utilisées ressemblent peu ou prou à la
technique que j'utilise depuis les années 1980, avec la différence que je
n'aime pas enlever les glandes salivaires:
je préfère retendre le muscle peaucier du cou(platysma) en le
sectionnant très bas, puis de lui
imposer une tension maximale (comme un hamac que l'on retend vers un arbre)
dans une direction située à 45 degrés vers le haut ;ce vecteur derrière l'oreille est fixé au niveau
du périoste mastoïdien.
4)la
voie axillaire pour implanter des prothèses mammaires
J'ai participé également à une session sur les
réparations esthétiques mammaires par implantation de prothèse ou modelage de
la glande mammaire. J'ai défendu la voie d'abord axillaire qui n'est utilisée
que par 6 % des chirurgiens en France car elle est techniquement plus
exigeante, plus délicate à pratiquer mais qui a l'avantage de ne laisser aucune
cicatrice visible sur le thorax. je ne crois pas avoir fait beaucoup d’émules….
5)le
refus soudain des prothèses mammaires implantées
Au cours de ce congrès de l’Imcas 2023, une
nouvelle pathologie a été abordée : celle représentée par l'intolérance aux prothèses
mammaires sans qu'il y ait une pathologie bien spécifique définie ;
cette intolérance psychologique ou physique peut se manifester par un grand
nombre de signes divers mais il est incontestable qu'elle existe ;
J'ai reçu dans ma clientèle des patientes
porteuses de ces implants depuis plusieurs années et très satisfaites de leur
poitrine jusqu’à un moment spécifique :
soudain un rejet psychologique s’est manifesté devant l'existence des
implants mammaires siliconés ; des petits signes très variés ont fait jour avec
inflammation, durcissement, douleurs, angoisse, etc…Ces patientes ont exigé
vivement qu'on sans les remplacer ces prothèses devenues la cause d’un syndrome
de rejet !
Certes après une dizaine voire une vingtaine
d’années de port, on peut corriger une éventuelle ptose mammaire résiduelle par
une simple plastie avec cicatrices, ou d'augmenter un peu le volume devenu
minimal par lipofilling (greffe de sa propre graisse) qui toutefois ne permet
d'augmenter le volume mammaire que d'un demi bonnet par session chirurgicale.
Il y a eu beaucoup d'autres sessions et des
orateurs passionnants, mais il est impossible de résumer un congrès d'une telle
densité en quelques phrases.