La tendance à l'hyper spécialisation, par le docteur Vladimir Mitz
La tendance à l'hyperspécialisation est manifeste en chirurgie esthétique;On assiste en effet à tous les étages du corps au fait étonnant qu'un collègue plus ou moins jeune se concentre dans une activité de chirurgie esthétique et réparatrice à quelques étages seulement du corps.
Cela est bien loin de la conception prévalant au début de mon activité car à cette époque le docteur Raymond Vilain qui fut mon maître déclarait que le chirurgien esthétique est le dernier chirurgien réparateur sur la place car il doit agir de la tête aux pieds en parfaite connaissance de l'anatomie concernant aussi bien les os, les muscles, la peau, et la vascularisation.
N'oublions pas que cette époque des années 1980-2000 fut celle de la mise au point de la microchirurgie et des transferts tissulaires audacieux;
Qu'en est-il de nos jours ?
1) un grand nombre de jeunes collègues se concentre sur la chirurgie du visage préférant pratiquer des liftings de différentes manières ou des opérations de blépharoplastie, c'est-à-dire de chirurgie esthétique des paupières.
De soi disant nouvelles techniques sont employées ,qui en fait sont des reprises des techniques anciennes de blépharoplastie: par exemple le réemploi avec déplacement de la graisse infra orbitaire pour la placer au devant de l’orbite basse selon l'ancienne technique de Loeb; cela provoque un grand intérêt chirurgical, mais rappelons que ces techniques avaient déjà été mises au point par le chirurgien génial du Texas Sam Hamra qui en fut le grand promoteur dans les années 2000.
Un nouveau lifting a un grand succès: le deep plein face lift , qui ne se dépare pas d'un immense succès d'estime avec des résultats qui pour le moment sont excellents entre des mains bien formées; lui aussi provient des idées de Sam Hamra, mais seul le temps qui passe montrera si cette technique doit définitivement remplacer les techniques plus anciennes de SMAS lifting plus classiques, ou être remplacée par le Micro Smas Lift de Vladimir Mitz.
2) d'autres collègues issus de la sphère ORL se passionnent pour la chirurgie esthétique et réparatrice du nez: qu'il s'agisse de rhinoplastie primaire ou secondaire; d'ailleurs la mise au point des techniques de rhinoplastie qu'on appelle de rhinoplastie de préservation, qui consiste d'ailleurs à enfoncer la bosse nasale en profondeur dans le nez plutôt que de l'enlever, a permis un renouveau d'intérêt en matière de rhinoplastie; de plus la préférence que ces jeunes chirurgien accordent à la rhinoplastie ouverte ( c'est-à-dire avec des cicatrices à la racine de la columelle), montrent bien que des opérations qui avaient été oubliées depuis une dizaine d'années reviennent régulièrement à la surface pour être modifiées et vantées.
3) au niveau du corps, il faut évoquer le succès des chirurgiens hyper spécialisés dans le domaine de la sculpture de la paroi abdominale pour Sculpter des six pack élégants chez des individus un peu gras et qui ne sont pas sportifs; mais cette chirurgie modelante de précision va donner l'illusion d'un corps plus jeune et musculaire; il y a même des académies de sculpteurs du corps masculin par le bistouri et la canule de liposuccion enrichie des possibilités des ultrasons ou du laser pour améliorer encore la qualité des résultats; toutefois l'ajout de ces éléments physiques entraînent une brûlure en profondeur de la peau dont le résultat n'est pas anodin car il existe aussi des complications à type de sclérose en profondeur et de rétractions que l'on observe pas lorsque l'on pratique des liposuccions traditionnelles avec des canules fines et avec prudence.
4) les spécialistes du body lift ( c'est-à-dire d'une opération ou on remonte le pantalon cutané au-dessus de la ceinture avec une cicatrice qui fait le tour du corps) sont maintenant bien établis dans notre société chirurgicale; ces opérations avaient commencé sous forme de lipectomie circulaire avec le chirurgien Raymond Vilain qui opérait à l'hôpital Boucicaut les séquelles de patients très amaigris; après un détour en Amérique latine ces opérations sont revenues triompher en Europe du fait du grand nombre de patients qui sont soumis aux opérations de chirurgie bariatrique et pour lesquelles cette opération est une véritable renaissance- bien qu'elle soit compliquée douloureuse: il faut prévenir les risques thromboemboliques liés à ce geste complexe où l'on enlève beaucoup de peau et qui entraîne des compressions des veines et des lymphatiques au niveau des membres inférieurs et du bassin.
5) le sein de la poitrine féminine représente aussi un site d'excellence pour un certain nombre de collègues qui se sont spécialisés dans la reconstruction du sein après cancer ou dans l'augmentation mammaire par prothèses ou par lipofilling.
Dans ce domaine où la chirurgie esthétique et réparatrice se conjuguent pour restaurer la silhouette féminine, les évolutions techniques sont majeures puisque la chirurgie d'amputation du sein devient minimale et que les suites des cancers du sein permettent dans un grand nombre de cas une bonne surveillance, même si l'on ne crée pas une amputation totale.
Mais une surveillance constante est indispensable ce qui fait que la collaboration entre les chirurgiens esthétiques, les chirurgiens généralistes spécialisés dans l'ablation du cancer du sein et les oncologues représente une évolution indispensable pour la bonne thérapeutique et le suivi des patientes pour lesquelles le cancer du sein est une véritable malédiction parfois familiale.
6) la paralysie faciale et ses séquelles sont aussi représentatives d'un domaine un peu particulier où une grande expertise est nécessaire avec une expérience prolongée des suites opératoires de chaque type d'opération; à une époque où les greffes de nerfs trans faciales ou les transferts de muscles- qu'il soit pédiculé comme le muscle temporal ou libre comme le prélèvement du muscle petit pectoral ou droit interne- permettent des miracles de réanimation, y compris dans des formes de paralysie faciale dramatique telles que des paralysies faciales congénitales infantiles.
7) La chirurgie des fesses est à la mode surtout grâce à la médiatisation des sœurs Kardashian: elles sont des influenceuses d'une grande beauté et à la source d’un grand nombre de rêves où des jeunes femmes, influencées justement par les médias, ont essayé de rembourrer la forme arrière de leur corps!
La bataille des techniques entre les chirurgiens a commencé, entre ceux qui préfèrent des prothèses en silicone placées soit en arrière du muscle fessier soit dans le muscle lui-même, ou bien ceux qui sont des partisans du lipofilling c'est-à-dire l'injection de la graisse de la patiente directement dans le fessier: mais le risque d'envoyer des petites cellules adipeuses dans les vaisseaux sanguins n’est pas nul: plusieurs décès ont été signalés-ce qui fait que ces techniques de lipofilling profond ont été totalement interdite, car sources de complications par migration de caillots de graisse jusque dans le cerveau!
8) la chirurgie esthétique génitale prend de plus en plus d'importance, et entraîne une sur spécialisation de certains collègues !
Qu'il s'agisse de la chirurgie des organes génitaux féminins, notamment des petites lèvres qu' il faut retailler ou des refections de l'hymen pour refaire une virginité ; un autre domaine se développe qui est celui de la réparation du clitoris après les terribles excisions rituelles qui ont lieu dans certaines tribus africaines mais encore en France...
La demande existe aussi chez les hommes qui demandent une augmentation de leur verge aussi bien en longueur qu'en diamètre , opération qui est essentiellement réalisée par du lipofilling ou des injections d'acide hyaluronique
Quelle est ma position personnelle dans ce débat de l'hyperspécialisation?
Ayant traversé un peu toutes les étapes de la formation dans des domaines très complexes de toute la chirurgie réparatrice et esthétique, je me retrouve un peu comme le spécialiste de ce qui est impossible à réaliser, le dernier recours devant des situations délicates où des opérations antérieures n'ont pas bien marché et où il faut trouver des solutions d'imagination mais aussi d'expertise technique!
La précision du geste et la qualité artistique de la réparation esthétique doivent se conjuguer pour obtenir le meilleur résultat possible.
Je suis donc fondamentalement opposé à l'hyperspécialisation qui limite le champ d'une intervention à un seul élément corporel ou à un seul étage de l'individu souffrant
Je préfère de loin continuer à cultiver mes connaissances dans les domaines les plus divers mais aussi les plus pointus de notre spécialité pour essayer d'offrir à chaque patient qui vient me consulter à la fois une démarche analytique extrêmement précise et la solution qui sera à mon avis la plus adaptée; aussi bien pour une réussite rapide du geste chirurgical avec le moins de souffrance et le moins de dégâts esthétique secondaire- qui pourraient être liés à des prélèvements de lambeaux mal venus ou à des gestes opératoires inconsidérément dévastateurs.
Il y a donc une seule devise à considérer: primum non nocere! c'est-à-dire traduit du latin en français d'abord ne pas nuire aux patients pour entreprendre une chirurgie reconstructrice et esthétique d'une grande qualité chirurgicale.
cordialement
L'article publié ci-dessus est assez général;
En réalité les causes du ratage de la première ou de la seconde rhinoplastie sont liées à deux phénomènes qui peuvent s'associer:
1) une erreur chirurgicale avec une intervention de rhinoplastie qui n'a pas été menée selon les règles de l'art.
2) une insatisfaction de la patiente ou du patient qui ne juge pas son résultat en rapport avec ce qu'il en attendait.
À l'évidence ces deux causes doivent être prévenues!
La rhinoplastie moderne est une chirurgie de finesse et de précision, avec très souvent la nécessité de faire des modifications subtiles et parfois même des greffes de cartilage ou d'os. La rhinoplastie primaire suppose une analyse remarquable par le chirurgien opérateur et implique chez lui des talents manuels et d'analyse qui ne sont pas donnés à tout le monde; cela explique que certains collègues se soient spécialisés dans les rhinoplasties primaire ou secondaires, mais en réalité cela ne préjuge pas de leur qualité opératoires ou artistiques.
La deuxième cause qui est une insatisfaction du patient peut provenir soit d'un défaut d'information préalable, soit d'un vice de cicatrisation ou d'une complication post-opératoire inattendue; la réparation devient extrêmement délicate car il faut remodeler le nez en rajoutant très souvent des petits greffons, ou corriger un bec de corbin, ou réaliser un rapprochement des os propres du nez qui sont restés écartés.
Il n'y a pas qu'une seule rhinoplastie secondaire mais une infinité de variantes qui doivent s'adapter à chaque cas particulier.
Personnellement je milite beaucoup pour les greffons du cartilage pris au niveau de l'anthélix de l'oreille; quand il s'agit d'un greffon osseux, j'utilise aussi un greffon sous olécranien pris dans la face plate du cubitus près du coude.
Dans certains cas la médecine esthétique peut aider car on peut injecter de l'acide hyaluronique dans l'effet positif reste pendant 18 mois et permet au patient d'obtenir une amélioration transitoire qui sera alors le guide de la réparation chirurgicale secondaire.