le signe du RIQUIQUI, ou petit doigt qui sent
Opérer un patient éveillé est actuellement
très à la mode
Par le docteur Vladimir Mitz.
Le signe du Riquiqui cet oublié......
Opérer un patient éveillé est actuellement
très à la mode ;
De nombreux articles, notamment aux
États-Unis, font état d'opérations chirurgicales de la main du visage ou du
corps sur des patients qui ne sont pas totalement endormis et qui ainsi
échappent à l'anesthésie générale. Qu’il s'agisse d'une clinique, d'un hôpital
ou d'un office surgery (pièce chirurgicale dans un cabinet médical).
Un article récent des États-Unis publié par
David Colen et son équipe de New Heaven,
dans le Connecticut, font état.de plusieurs milliers d'opérations pratiquées
dans un cabinet médical: Il s'agit d'opérations du canal carpien dont 5463
opérations en office surgery qui ont été
comparées à 303741 opérations dans un hôpital, entre 2010 et 2020.Etude parue
dans le PRS, volume 154 num 1, page143 ;
Ces auteurs font d'ailleurs part d’une
augmentation significative chaque année du nombre de patients opérés en Office
surgery.
Leurs conclusions sont sans appel : Les
résultats de ces opérations en office surgery sont aussi bons que ceux
pratiqués dans un hôpital, mais ils entraînent beaucoup moins de dépenses pour
l'État et pour le patient.
Ils concluent que ces opérations devraient
augmenter, en nombre. Les premières publications dans la littérature ont été proposées
par un chirurgien canadien, le dr D.Lalonde en 2007;
Personnellement, je me souviens d'un certain
nombre de patients dont j'ai fait des réparations de plaies nerveuses du nerf
cubital à la main à l'hôpital Boucicaut dans les années 1990, 2000.Le nerf
cubital à la main, comporte aussi bien un contingent moteur et contingent
sensitif au niveau de ses fascicules ; il est absolument impossible par la
vue de déterminer lequel est le fascicule moteur et lequel est le fascicule
sensitif.
J'avais alors décrit le signe du RIQUIQUI (“petit
doigt”), devant mes anesthésistes médusés. Ils devaient administrer aux
patients un léger sédatif car j'avais décidé d'opérer ces patients sous
anesthésie locale pure et de mettre le patient à contribution pendant
l'opération : en restant bien éveillé, je leur demandais s'ils
ressentaient une stimulation nerveuse sensitive lorsque je pratiquais une
électrostimulation d’une partie des fascicules du nerf cubital blessé (rameau
sensitif donc) Ou si la stimulation restait imperceptible (rameau moteur dans
ce cas)
Il s'agissait de pratiquer des greffes de
nerfs qui avaient été blessés au cours d'un accident ou malencontreusement
sectionnés par d'autres chirurgiens au cours d'une opération de la main. Mais
j'avais besoin pour identifier les fibres sensitives du nerf cubitale que le
patient me signale s'il sentait bien le petit doigt quand je stimule le nerf ou
tout du moins le fascicule qui devait être dévolu à la sensibilité du petit doigt
; d’où le nom de signe du riquiqui(petit doigt) que j’avais donné à cette
intervention très particulière. !
Malheureusement, j’étais le seul à cette
époque à utiliser ce procédé.
Mais je suis ravi de voir que pratiquement 30
ans après, beaucoup de collègues reviennent à cette pratique de la chirurgie de
la main extrêmement simplifiée sous anesthésie locale et même en évitant les
garrots pneumatiques dans la mesure du possible.
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